Jour de gloire en Enfer : Mathew Hayman (VI/VI)

5 avril 2018 - 11:31

Le hasard et la chance jouent parfois leur rôle sur Paris-Roubaix. Des coups du sort, des maladresses ou des erreurs stratégiques peuvent mettre hors-jeu les favoris de la course. C’est alors que surgit un opportuniste, héros d’un jour, qui vit son heure de gloire dans l’Enfer du Nord. En 2016, alors que Fabian Cancellara dispute son dernier Paris-Roubaix et que Tom Boonen pense lui aussi à une sortie de prestige, c’est Mathew Hayman, à peine remis d’une blessure, qui remporte un sprint royal sur le Vélodrome.

La saison commence bien mal pour le vieux Mathew Hayman. Sur sa première course européenne, le Het Nieuwsblad, qui marque le coup d’envoi de la séquence des classiques belges, l’Australien se brise le radius. Il reste cinq semaines avant Paris-Roubaix, sa course préférée… les médecins de l’équipe Orica-GreenEdge ont déjà fait une croix sur son retour. Mais l’intéressé compte bien disputer son 15e Enfer du Nord et roule en cachette dans son garage, sur un home-trainer. Se retrouver au départ de Compiègne le 10 avril, c’est déjà un exploit… que personne ne remarque ! L’attention est comme souvent accaparée par le champion du monde Peter Sagan, qui vient de remporter le Tour des Flandres et doit défier à la fois Fabian Cancellara et Tom Boonen sur leur terrain. Quitte à tenter sa chance au culot, Hayman se glisse dans l’échappée du jour…

L’inspiration est plutôt bonne, bien que le groupe de tête ne tienne pas le choc lorsque les hostilités sont lancées. Hayman se retrouve embarqué dans une élite constituée autour de Boonen et résiste parfaitement à toutes les phases de la sélection finale. Aux abords du Carrefour de l’Arbre, ils ne sont plus que cinq dans le coup pour la gagne, avec Vanmarcke, Stannard et Boasson-Hagen. On se rend coup pour coup dans les 15 derniers kilomètres, mais ce sont bien ces 5 derniers prétendants qui s’expliquent sur le Vélodrome. Avec des sprinteurs du calibre de Boonen et Boasson-Hagen, on ne donne pas cher des chances de Hayman. Et pourtant, du haut de ses 37 ans et de son mètre quatre-vingt-dix, l’équipier modèle de la formation australienne devance d’un vélo le maître des lieux. D’une sublime cruauté, titrait l’Equipe du lendemain ! 

CYCLISME - 2016
hayman (mathew) - (aus) -
CYCLISME - 2016 hayman (mathew) - (aus) - © PRESSE SPORTS

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