Paris-Roubaix 2022 : Van Baarle prend la lumière
17 avril 2022 - 17:12
La 119e édition de Paris-Roubaix, disputée sous le soleil d’un dimanche de Pâques, a été marquée par des mouvements d’ampleur dès le premier tiers de la course, plaçant par exemple de nombreux favoris en position de chasseurs pour reprendre place dans la bataille pour la gagne. Ce n’était pas le cas de Dylan van Baarle, dont la formation Ineos Grenadiers avait précisément orchestré la cassure originelle. Le Néerlandais s’est ensuite accroché pour résister à toutes les initiatives en tête de course et finalement parvenir à surprendre à 19 kilomètres de l’arrivée le remuant Matej Mohoric.
Arrivé en solitaire sur le vélodrome, Van Baarle a su éviter les pièges de la poussière et prendre toute la lumière alors qu’il est souvent missionné comme équipier sur les courses par étapes. Cette fois-ci, après avoir obtenu la médaille d’argent des championnats du monde derrière Julian Alaphilippe à Liévin, après s’être classé également 2e sur le Tour des Flandres derrière Mathieu Van der Poel, il remporte à 29 ans son premier monument du cyclisme. Le podium est complété au sprint par Wout van Aert et Stefan Küng.
Van Aert et Van der Poel piégés par les Ineos
Après le forfait de Chun Kai Feng (Bahrain Victorious), il reste 169 coureurs dans le peloton au départ de Compiègne, dont de nombreux volontaires pour l’échappée du jour. Un duo sort du peloton au km 12 avec Mathias Jorgensen (Movistar) et Stanislaw Aniolkowlski (Bingoal Pauwels), repris au km 19 et imités par une paire composée de Vito Braet (Sport Vlaanderen-Baloise) et Tom Scully (EF Education-Easypost) qui passe également une poignée de kilomètres à l’avant. Au km 33, c’est maintenant un trio qui se détache avec Laurent Pichon (Arkea-Samsic), Owain Doull (EF) et Aleksandr Riabushenko (Astana). Ils obtiennent un avantage de 40’’ au km 40, mais font les frais d’un mouvement de grande ampleur lancé au km 47 par la formation Ineos Grenadiers. L’initiative relègue à l’arrière un groupe de piégés dans lequel se trouvent notamment Mathieu van der Poel, Wout van Aert, Kasper Asgreen, Mads Pedersen, Stefan Küng ou Alexander Kristoff.
Pedersen et Asgreen à terre avant les pavés
Au km 60, le groupe de tête comprenant 73 coureurs obtient un avantage de 1’15’’, qui incite les formations Groupama-FDJ, Alpecin-Fenix et Trek-Segafredo à mener la poursuite. En revanche, à l’avant les Quick-Step participent au travail essentiellement orchestré par les Ineos Grenadiers : Sénéchal, Stybar et Lampaert ont en effet tenu leur place en tête de course. Immédiatement avant l’entrée sur le premier secteur pavé à Troisvilles, une chute met à terre à la fois Mats Pedersen et Kasper Asgreen, sans toutefois perturber la physionomie générale à ce stade. En revanche, à l’entrée du secteur de Saint-Python (km 110), une chute dans le groupe de tête conduit Anthony Turgis à l’abandon et sélectionne à l’avant une vingtaine de coureurs. Parmi eux, Niki Terpstra tente une petite aventure en solitaire tandis que Filippo Ganna subit une crevaison qui l’oblige à faire valoir ses talents de poursuiteur. Toutefois, le groupe reprend une forme volumineuse avec une quarantaine de coureurs. Jens Reynders passe lui aussi quelques kilomètres seul en tête avant d’être stoppé dans son entreprise par une crevaison dans le secteur de Quérénaing (km 138).
Mohoric mène le trio de tête
Au kilomètre 146, une initiative est menée à 5 par Ballerini, Mohoric, C.Pedersen, Devriendt et Pichon, qui creusent l’écart pendant que la chasse du groupe Van Aert-Van der Poel s’achève après 105 kilomètres. Dans la Trouée d’Arenberg, la tête de course perd Ballerini sur crevaison, tandis que dans le peloton, Filippo Ganna et Stefan Küng précipitent la sélection. Le quatuor de tête devient ensuite un trio avec la perte de Casper Pedersen. Pendant que le groupe principal se réorganise, le trio de tête avec Matej Mohoric, Tom Devriendt et Laurent Pichon creuse l’écart et roule avec deux minutes d’avance pour aborder les 65 derniers kilomètres.
Van Aert lance l’offensive à Mons-en-Pévèle
Sur la fin du secteur d’Orchies (km 198), la formation Jumbo-Visma durcit le ton et provoque une sélection qui rapproche immédiatement le peloton à 1’20’’ et le réduit surtout à 12 unités : Van der Poel , Van Keirsbulck (Alpecin-Fenix), Van Aert (Jumbo-Visma), Küng (Groupama-FDJ), Van Baarle, Turner (Ineos Grenadiers), Lampaert, Sénéchal (Quick-Step), Stuyven (Trek-Segafredo), Petit, Van der Hoorn (Intermarché-Wanty Gobert) et Trentin (UAE Emirates). Il n’y a plus que Mohoric et Devriendt en tête dans le secteur de Mons-en-Pévèle, lorsque Wout van Aert tente une première offensive lourde, qui dégage momentanément un trio avec Küng et Van der Poel.
Van Baarle en solo
C’est ensuite dans le secteur de Pont-Thibaut, à 37 km de l’arrivée, que Mohoric perd sa place à l’avant sur crevaison et laisse à contrecœur Tom Devriendt jouer sa carte en solo. Et pourtant, le Slovène, qui a temporairement roulé avec le petit groupe des favoris, se lance dans une contre-attaque à 29 km de l’arrivée. Il est suivi par Lampaert avec qui il reprend quasi-immédiatement Devriendt, puis également rejoint par Van Baarle. Quatre hommes ouvrent alors la route, mais une contre-attaque se forme derrière eux à 23 km du but avec Van Aert, Küng et le malheureux Stuyven dont les espoirs s’envolent sur une crevaison. À 19 km, dans le secteur de Camphin-en-Pévèle, Dylan van Baarle lâche ses compagnons de route et creuse rapidement l’écart pour attaquer Mons-en-Pévèle avec une vingtaine de secondes d’avance, puis une quarantaine en entrant dans les 10 derniers kilomètres.
La 2e place pour Van Aert
Le coureur d’Ineos Grenadiers se dirige sereinement vers une victoire en solitaire. Puis les places d’honneur font l’objet d’une explication, qui se joue finalement sans Lampaert, mis à terre après un contact avec un spectateur. Un sprint est disputé entre cinq protagonistes sur le vélodrome, les places sur le podium étant finalement arrachées par Wout van Aert et Stefan Küng.
