Jour de gloire en Enfer : Frédéric Guesdon, 1997 (IV/VI)

29 mars 2018 - 11:09

Le hasard et la chance jouent parfois leur rôle sur Paris-Roubaix. Des coups du sort, des maladresses ou des erreurs stratégiques peuvent mettre hors-jeu les favoris de la course. C’est alors que surgit un opportuniste, héros d’un jour, qui vit son heure de gloire dans l’Enfer du Nord. En 1997, Frédéric Guesdon surprenait tous les favoris pour s’imposer au sprint sur le vélodrome de Roubaix au terme d’une course folle.

Les observateurs les plus aiguisés ont bien remarqué que l’année précédente, le tout jeune Frédéric Guesdon avait terminé 14e de Paris-Roubaix. En 1997, il intègre la Française des Jeux, nouvelle venue dans le peloton, et lui offre même sa première victoire à l’occasion de la Classic Haribo. Mais à la veille du grand rendez-vous des pavés, les pronostiqueurs n’ont d’yeux que pour Johan Museeuw : il est à la fois le tenant du titre, le champion du monde, et le favori le mieux armé avec la force de frappe de la Mapei (Ballerini, Tafi, Zanini). Côté français, on croit surtout aux chances d’un autre Frédéric, Moncassin, qui vient de se classer 2e du Tour des Flandres ; et sur Philippe Gaumont, victorieux quelques jours plus tôt de Gand-Wevelgem. 

La bataille royale attendue se dessine bien dans les 30 derniers kilomètres. Museeuw est omniprésent, mais c’est Moncassin qui précipite la formation d’un trio à l’entrée dans le secteur du Carrefour de l’Arbre… où le champion du monde subit une cinquième crevaison ! Le Toulousain n’est plus accompagné que de Tchmil en sortant du dernier secteur pavé, mais avec seulement 18’’ d’avance sur un groupe de six coureurs qui fond sur eux, précisément à l’entrée dans le Vélodrome. A ce stade, seul Marc Madiot serait capable de poser un billet sur les chances de Guesdon dans un sprint à huit. Et justement, le jeune Breton surgit dans le dernier virage et vient cueillir tous les favoris. « Le millionnaire du dimanche », comme l’a surnommé L’Equipe du lendemain, signait ce jour la plus belle victoire de sa carrière, avec dix ans d’avance sur son autre succès majeur conquis à Paris-Tours. Il reste à ce jour le dernier vainqueur français de la Reine des classiques. 

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