Jour de gloire en Enfer : Peter Post, 1964 (II/VI)

22 mars 2018 - 10:15

Le hasard et la chance jouent parfois leur rôle sur Paris-Roubaix. Des coups du sort, des maladresses ou des erreurs stratégiques peuvent mettre hors-jeu les favoris de la course. C’est alors que surgit un opportuniste, héros d’un jour, qui vit son heure de gloire dans l’Enfer du Nord. En 1964, le pistard Peter Post réglait ses comptes avec Rik Van Looy pour aller chercher son plus beau succès... à vitesse grand V.

Au début des années 60, ça goudronne à tout va dans le nord de la France. Le kilométrage de secteurs pavés sur le parcours de Paris-Roubaix s’en ressent, mais la bataille fait tout de même rage pendant 265 kilomètres, et les favoris sont fauchés dans leur élan par les crevaisons et les chutes, de Stablinski à Janssen en passant par Poulidor et Altig. Surtout, le grand favori Rik van Looy, vainqueur en 1961 et 1962, aborde le rendez-vous avec suffisance, musarde en queue de peloton et se retrouve piégé comme beaucoup dans la côte de Doullens, là où démarraient alors les hostilités. Voilà une aubaine pour Peter Post, animé par une grosse rancœur envers son ancien leader et qui tient là sa vengeance la plus savoureuse.

Le gaillard de la Flandria ne compte pas ses efforts pour se défaire de ses rivaux. C’est finalement à quatre que les derniers prétendants au titre se présentent sur le Vélodrome. Post, véritable terreur des Six-Jours, joue sur son terrain dès qu’on entre sur une piste. Le champion du monde en titre Benoni Beheyt, émoussé par les efforts fournis, tente sa chance mais échoue face à la puissance de Post, qui devient le premier vainqueur néerlandais de Paris-Roubaix. En prime, il établit un record de vitesse de 45,129 km/h qui n’a été battu qu’en 2017 par Greg van Avermaet avec 45,204 km/h. Après sa carrière de coureur achevée en 1972, c’est en tant que manager que Peter Post continua à chasser les victoires. Sous son autorité, à la grande époque des Ti-Raleigh, la bande des Raas, Kuiper, Knetemann et Lubberding remporta pas moins de 56 étapes du Tour. Et il mena bien sûr Zoetemelk à la victoire en 1980.

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