Paris-Roubaix : infos J-1

16 avril 2022 - 19:05

. La 119e édition de Paris-Roubaix convoque devant le château de Compiègne 170 coureurs, pour la première fois au printemps depuis 2019, et pour une journée douce et ensoleillée qui comble la plupart des acrobates prêts à trembler sur les 54,8 km de pavés que compte le parcours de 257,2 kilomètres au total.
. Le duel attendu entre Mathieu van der Poel, 3e en 2021 et Wout van Aert, souvent malchanceux sur Paris-Roubaix, constituera l’un des enjeux de la course. Il est toutefois conditionné par l’état de forme incertain du champion de Belgique, touché par le virus du Covid pendant sa préparation à la Reine des Classiques.
. Face à ces favoris, la formation Ineos Grenadiers aligne un effectif capable de bousculer les traditions avec Filippo Ganna comme leader mais aussi les expérimentés Dylan Van Baarle et Michal Kwiatkowski ou encore le surprenant Magnus Sheffield, vainqueur cette semaine de la Flèche Brabançonne.
. Les outsiders susceptibles de troubler le jeu, qu’ils tablent sur l’échappée ou pas, se répartissent dans de nombreuses équipes, comme Groupama-FDJ avec Stefan Kung et Valentin Madouas, ou encore les Trek-Segafredo qui comptent par exemple sur Mads Pedersen pour réaliser un doublé après la victoire d’Elisa Longo Borghini chez les femmes.


van aert (wout) - (bel) -  PARIS/ROUBAIX
van aert (wout) - (bel) - PARIS/ROUBAIX © PRESSE SPORTS
kung (stefan) - (sui) -
kung (stefan) - (sui) - © PRESSE SPORTS
van der poel (mathieu) - (hol) - colbrelli (sonny) - (ita) -   PARIS/ROUBAIX
van der poel (mathieu) - (hol) - colbrelli (sonny) - (ita) - PARIS/ROUBAIX © PRESSE SPORTS



MÉTÉO : ET MERCURE RENCONTRE ÉOLE…
Sous le soleil de Compiègne, les conversations étaient largement alimentées par la chronique météorologique, les plus précis des observateurs se souvenant par exemple qu’en 2007 pour la victoire Stuart O’Grady, le mercure était monté à 27 degrés. Les prévisions pour demain n’excèdent toutefois pas 20 degrés, avec la promesse d’un beau ciel bleu, ce qui semble convenir à l’immense majorité des coureurs, hormis le vainqueur de Milan-SanRemo Matej Mohoric. « J’aurais préféré de la pluie parce que cela rend la course encore plus exigeante techniquement », explique le Slovène, pendant que la majorité du peloton rejoint plutôt l’avis de Greg Van Avermaet, ravi de prendre le départ au sec : « lorsque j’ai gagné en 2017, il faisait déjà très chaud, donc j’aime bien ces conditions ». Un autre élément météo pourrait s’avérer décisif, puisque le parcours devrait être balayé par un vent d’est, qui favoriserait dans certains cas les attaquants selon Thierry Gouvenou, responsable sportif de la course : « la particularité, c’est que le vent soufflera de dos à la sortie des secteurs les plus difficiles. Ce qui signifie que les regroupements seront plus difficiles, les attaquants bénéficieront de cette aide. Il ne va pas falloir rater les bons coups ».

VAN AERT - VAN DER POEL : UN DUEL EN QUESTION
Les confrontations entre Wout van Aert et Mathieu van der Poel nourrissent la chronique cycliste sur tous les terrains depuis plusieurs années, mais ce n’est qu’en 2020 que les deux rivaux se sont trouvés ensemble au départ de Paris-Roubaix. Pour sa première participation, le Hollandais avait obtenu la 3e place, tandis que le Belge avait perdu le contact avec la tête de course dans la Trouée d’Arenberg sur un coup du sort, terminant tout de même en 7e position. Cette année, Van Aert avance dans l’incertitude quant à son potentiel, sa préparation ayant été perturbée par le virus du Covid : « Il y a un gros point d’interrogation sur mes épaules. Je me sens plutôt bien, mais il est difficile de dire quel est mon niveau exact. Je suis juste content d’être au départ, je ne veux pas rater cette course. Mais ce sera encore plus difficile pour moi cette année, dans ces conditions je ne peux pas être le grand favori ». Chez Alpecin-Fenix, le récent vainqueur du Tour des Flandres affiche en revanche ses ambitions sans complexes : « Mon objectif c’est toujours de gagner. Pour y arriver, il faut un peu de chance et je ne sais pas ce qui se passera, mais en tout cas j’ai été en bonne forme ces dernières semaines ».

INEOS GRENADIERS : LA FORCE DU NOMBRE
Si la formation britannique garde comme caractéristique de s’épanouir pleinement sur les courses par étapes, la saison 2022 a mis en évidence sa capacité à briller sur les classiques de printemps, avec des victoires obtenues sur l’Amstel Gold Race avec Michal Kwiatkowski et sur la Flèche Brabançonne avec Magnus Scheffield. Les deux seront au départ de Compiègne demain matin, tout comme Dylan van Baarle qui s’est classé 2e du dernier Tour des Flandres et se réjouit d’évoluer dans cet effectif multi-cartes : « J’aime toute les classiques, mais celle-là est encore plus spéciale que les autres. Nous sommes réellement dans une très bonne position, car nous avons montré ces dernières semaines que notre équipe est capable de jouer un rôle majeur sur toutes ces courses ». Si Filippo Ganna bénéficie d’un statut de leader, la surprise créée cette semaine par Markus Sheffield suscite l’intérêt : « Je suis encore sous le choc, je ne m’y attendais pas, raconte le plus jeune coureur du peloton (19 ans). C’est fou de me dire que je suis déjà sur Paris-Roubaix alors que je faisais la course juniors il y a trois ans. D’après ce que je sais, c’est vraiment une course qui fait la différence entre les hommes et les petits garçons. Mon rôle, ce sera d’accompagner au maximum les leaders de l’équipe. Nous voulons aborder le final avec la force du nombre ».   

STEFAN KUNG : « JE RÊVE DE LA PLUS HAUTE MARCHE »
Si la formation Groupama-FDJ a le plus souvent misé sur Arnaud Démare ces dernières années, c’est un chasseur de classiques en pleine ascension qui va faire ses débuts sur Paris-Roubaix pour porter une partie des chances françaises. Après sa 3e place sur le Tour des Flandres, Valentin Madouas aborde la course en confiance : « Les sensations sont très bonnes, j’ai bien récupéré après l’Amstel Gold Race (14e), et me voilà reparti sur une super course. J’ai demandé à venir dès le Tour des Flandres, parce que je me sentais encore frais. C’est une course qui donne envie de bien faire. Je vais être un électron libre dans l’équipe, où nous avons aussi d’autres atouts ». Effectivement, c’est le rouleur suisse Stefan Kung, lui aussi en réussite sur la campagne des classiques (5e du Tour des Flandres, 8e de l’Amstel), qui portera le dossard 31 : « Je me sens très bien sur cette séquence, et maintenant nous arrivons au summum de cette partie de la saison, alors je rêve de la plus haute marche. J’espère que mes jambes seront au rendez-vous, et bien sûr il va falloir que je garde un œil sur les grands favoris que seront Wout van Aert et Mathieu van der Poel ».

UN COUREUR ÉCHAPPÉ POUR LA GAGNE ?
« Paris-Roubaix, c’est la plus belle course pour être dans l’échappée », expliquait ce matin le champion de Suisse Silvan Dillier dans L’Equipe. C’est en effet sur ce scénario de course qu’il était allé chercher en 2018 la 2e place derrière Peter Sagan, de même que l’Allemand Nils Politt juste derrière Philippe Gilbert, et le Belge Florian Vermeersch dans la roue de Sonny Colbrelli sur le vélodrome en octobre dernier. Un peu plus loin, en 2016, l’Australien Matt Hayman avait aussi posé les fondations de sa victoire en prenant l’échappée matinale. « Cela semble évident, mais Paris-Roubaix ne commence pas avec les secteurs pavés, explique Sebastian Langeveld, qui prend le départ de son 14e Paris-Roubaix. Selon les conditions de vent, le groupe qui formera l’échappée sur l’asphalte aura plus ou moins de chances d’aller loin. Je m’attends à ce que demain le rythme soit très rapide dans les deux premières heures, avec un groupe plutôt volumineux à l’avant ». Dans l’effectif de Quick-Step, c’est Tim Declercq qui a une réelle expérience des échappées roubaisiennes à partager, ayant participé à quatre d’entre elles sur les six dernières éditions : « Mon rôle habituel, c’est de rouler en tête du peloton de façon à contrôler l’échappée, mais c’est beaucoup plus difficile sur Paris-Roubaix. Alors au début de la course, j’essaie de suivre un maximum d’attaques pour tenter de me trouver dans le groupe qui part. Mais généralement j’y laisse tellement d’énergie qu’ensuite je me consacre totalement à mon travail en faveur d’un autre coéquipier qui se trouve aussi à l’avant mais a de meilleures jambes que moi ».

PEDERSEN, POUR LE DOUBLÉ DE TREK-SEGAFREDO
La formation Trek-Segafredo a assuré le spectacle en s’imposant cet après-midi à Roubaix avec Elisa Longo Borghini, le tableau étant même complété par la 3e place de Lucinda Brand. C’est maintenant au tour des messieurs de s’exprimer sur les pavés, la responsabilité d’aller chercher un autre pavé ce week-end revenant essentiellement à Mads Pedersen. « Ce n’est pas simplement l’un des objectifs de ma saison, c’est l’objectif principal de ma saison, explique l’ancien champion du monde danois. Je me sens très en forme ces dernières semaines, alors j’espère être dans le coup et pouvoir jouer la gagne demain. Je ne crois pas être le grand favori de la course… mais disons que j’en fais partie. Je vais essayer de faire ma propre course, tout en regardant ce que font les costauds. Mais je suis aussi bien conscient que c’est une course dure et ouverte, où il y a de la place pour les surprises ».

16/04/2022 - Paris-Roubaix - Presentation des equipes
16/04/2022 - Paris-Roubaix - Presentation des equipes © A.S.O./Gautier Demouveaux

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